Musicien d’origine allemande, violoncelliste – Compositeur d’opérettes célèbres
Né le 20 juin 1819 à Cologne en Allemagne.
Mort le 5 octobre 1880 à Paris
Son père Isaac Juda Eberst et sa mère Marianne Rindskopf.
Il est le 2e fils sur les 7 garçons d’une famille de 10 enfants.
Son père est musicien dans les orchestres locaux connu sous le nom de « der Offenbacher » d’après sa ville natale. En 1808 en vertu du décret de Bayonne il adopte Offenbach comme patronyme. En 1816 il s’établit à Cologne et devient professeur de chant, violon, flute et composition musicale.
Violoncelliste à l’Opéra Comique
Jacques étudie le violon à 6 ans puis le violoncelle à 9 ans, il se montre talentueux.
En 1833 il est envoyé à 14 ans au Conservatoire de Paris avec son frère Julius âgé de 18 ans. Le directeur Luigi Cherubini impressionné par leurs talents, les inscrit malgré leur nationalité étrangère. Les frères adoptent une forme française de leur prénom : Jacques et Jules.
Après un an de conservatoire, Jacques qui s’ennuie, le quitte en décembre 1834, tandis que son frère assidu deviendra professeur de violon et chef d’orchestre
1835 Jacques joue comme violoncelliste dans l’orchestre de l’Opéra Comique et se fait remarquer par Fromental HALEVY compositeur qui lui donne des leçons de composition et d’orchestration. Sa réputation grandit. Il compose quelques musiques pour l’Opéra Comique, programmées par le chef Louis Antoine JULLIEN. Il donne des concerts de violoncelle en 1839.
En 1840, à la suite du décès d’un de ses frères, Jacques et Julius retournent à Cologne et durant ce séjour leur mère décède.
Son succès en France, en Allemagne, à Londres
De retour à Paris, Jacques fréquente les salons à la mode dont celui de la comtesse de Vaux où il rencontre une jeune fille Herminie d’Alcain (1827-1887) mais les parents sont réticent vis-à-vis d’un prétendant allemand et juif.
Il multiplie les concerts en France et en Allemagne. Il se rend à Londres en 1844 où il se produira à Windsor devant la reine Victoria, l’empereur de Russie et le roi de Saxe. Ses succès lui permettent de rentrer en vedette et à l’aise financièrement. Pour épouser Herminie, il se convertit au catholicisme. La révolution de 1848 fait fuir Offenbach et sa famille à Cologne.
De retour, en 1850 il est nommé Directeur de la musique et chef d’orchestre à la Comédie française par son Directeur Arsène Houssaye. En 1855 il compose « la Reine des îles ». Il loue un petit théâtre sur les Champs-Elysées qu’il baptise « les Bouffes parisiens » afin d’y jouer ces œuvres. Ce théâtre est bien placé car à proximité des pavillons de l’Exposition universelle qui draine du monde.
Avec les librettiste MEILHAC et Ludovic HALéVY (neveu de Fromental son mentor), il crée « l’Opéra bouffe français ».
Il présente « Les Deux aveugles » qui remporte un triomphe. Il alterne ses présentations entre sa salle aux Champs-Elysées à la belle saison (car non encore paves) et une salle louée en hiver passage Choiseul.
Désormais il règne sur la scène musicale du Second Empire. « Le Violoneux » révèle la cantatrice Hortense Schneider qui fera une longue carrière.
En 1857 il part en tournée à Londres avec sa troupe.
En 1858 il produit « Orphée aux enfers » son premier grand spectacle.
En 1860 le ballet « le Papillon » avec l’air de la « Valse des rayons« qui est très célèbre.
Les chefs-d’œuvre se suivent : 1864 « la Belle Hélène », en 1866 « Barbe bleue » et « la Vie parisienne »
En 1868 « La Périchole ».
En 1860 il reçoit la nationalité française sur ordre de Napoléon III et l’année suivante est décoré de la Légion d’honneur.
Depuis 1877 il travaille sur une pièce de théâtre « Les Contes fantastiques d’Offmann».
En 1890 la guerre entre l’Allemagne et la France oblige Offenbach à se faire discret en France.
Il fait une tournée triomphale aux Etats-Unis.
De retour en France il continue à composer en 1878 « Mme Favart » puis à 61 ans son œuvre ultime « Les Contes d’Offmann »* opéra fantastique mais il meurt avant d’avoir achevé l’orchestration.
Il décède le matin du 4 octobre 1880 sans avoir pu assister à la création de sa dernière œuvre.
Il est enterré au cimetière de Montmartre.
Suite de ses oeuvres
Avec son épouse Herminie il a eu 5 enfants : 4 filles et un fils né en 1852 Auguste mais qui est mort en 1883, 3 ans après son père.
A la mort d’Herminie, les manuscrits restent dans la famille cachés jusqu’en 1938 où Jacques Brindejout-Offenbach (petit fils) en fit un inventaire dans sa biographie « Offenbach mon grand-père ».
De nombreuses partitions n’ont pas survécu, ce qui explique les orchestrations utilisées au cours du XXe siècle. En effet la seule référence était la partition chant/piano qui servait de base au chef d’orchestre. De nombreux thèmes musicaux furent adaptés par d’autres compositeurs pour des musiques de danses parmi lesquels : Louis Antoine JULLIEN, Olivier Métra, Philippe MUSARD, Isaac Strauss.
* La partition d’orchestre « des Contes d’Offmann » a été retrouvée dans les archives de l’Opéra de Paris en 2004, alors qu’on croyait qu’elle avait été détruite dans l’incendie de la salle Favart en 1997
Depuis les années 1990 les Editions Boosseys et Hawkes ont entrepris la publication de l’intégralité des œuvres du compositeur au travers de OEK « Offenbach Edition Keck **» qui compte 650 opus.
** Jean Christophe Keck musicologue et chef d’orchestre
Offenbach a aussi un éditeur allemand : la maison Bote & Bock de Berlin qui possède certaines orchestrations de centaines de partition originales d’œuvres rares.
2019 est donc l’année du bicentenaire de la naissance de Jacques Offenbach