Danseur remarqué pour ses qualités techniques, maitre à danser, chorégraphe
Né le 4 février 1767 à Bordeaux
Décédé le 16 juillet 1825 à Charenton âgé de 58 ans
Fils de Pierre Trénis marchand à Bordeaux et Marie Bordas
Un provincial rapidement adulé dans les salons
Il arrive à Paris vers 1795 avec un groupe d’amis aimant particulièrement la danse.
On trouve la trace de son passage dans les salons et les lieux de divertissements grâce aux récits et témoignages écrits car il ne passait pas inaperçu, surtout auprès des dames. Il fit danser les célébrités du Directoire comme la duchesse d’Abrantes (future Laure Junot), Thérésa Talien, Juliette Récamier, Joséphine de Beauharnais.
La danse fait un grand retour dans la société
En effet, après la Terreur, la danse de société ou de salon se développe dans toutes les classes sociales. Les bals publics se développent entre autre dans plusieurs jardins de Paris ainsi que dans les salons privés ; ils seront remis au goût du jour à la cour impériale. En effet la danse de salon est un élément de l’éducation des jeunes gens mais aussi des officiers qui devaient passer des « brevets de danse » pour briller lors des bals de l’empereur.
Pierre Trénitz (ou Trénis) fut, non seulement un excellent danseur, mais aussi un brillant animateur de bals publics ou de salon. Il donnait des directives sur la succession des danses, faisait des démonstrations parfois en solo et toutes les femmes le voulaient pour partenaire.
De 1795 à 1810 Trénitz fut le maître à danser le plus apprécié
Des associations de danseurs se créent qui font venir des maître à danser afin d’apprendre les danses à la mode et les leçons de Trénitz sont particulièrement appréciées. Il crée des pas et des figures complexes de contredanses, telle la figure de « La Trénis » que l’on retrouvera plus tard dans le Quadrille français (qui est rappelons le une suite de contredanses). La musique de la Trénis était de Louis Antoine JULLIEN.
Une triste fin de vie
Adulé, fêté, admiré, passionné par la danse, son succès lui fit malheureusement perdre la raison et il dut rentrer dans une maison de santé. Puis ne pouvant plus en assurer les frais, dans l’hospice des fous à Charenton où il est mort dans la pauvreté.le 16 juillet 1825.
Sa vie mystérieuse et atypique l’a fait rentrer dans la légende et l’on retrouve des allusions à son personnage dans plusieurs textes :
– Estournel dit que Trénitz « est capable de rivaliser avec les gloires de l’Opéra »
– A. Baron dans « Lettres et entretien sur la danse » en 1824
« Trénitz était aussi habile qu’original » ; la danse était pour lui d’une si grand importance qu’il s’y livrait à des sauts et des bonds digne d’un danseur de théâtre ».
– Antoine-Vincent Arnault en 1833 que Trénis «avait tout son esprit dans ses jambes et a fait tourner plus d’une tête »
– Gustave DESRAT en 1895 dans son « Dictionnaire de la danse » que « Trénitz fut un fervent adepte de la contredanse et y obtient un tel succès qu’on donna son nom à une des figures du quadrille français. »
Il inspira un vaudeville « Trénitz » à Théophile Gautier en 1846 mais qui n’aura pas de succès et également un personnage dans l’opérette « La fille de Mme Angot ».
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