Elle apparut sous Louis XIII de manière anecdotique. Les armées françaises avaient à combattre des soldats croates qui portaient autour du cour une sorte de bandeau contenant une amulette qu’ils embrassaient avant de combattre. Certains seigneurs introduisirent cet ornement à la mode à la cour qui dura jusqu’à la Régence et fut remplacé un temps par le jabot de dentelle.
La cravate réapparut à la fin du XVIIIe siècle en subissant des variations de longueur quoique toujours en dentelle. Il y eut même la cravate « à la Steinkerque » c’est à dire négligemment nouée car une attaque très brève suivie d’une victoire ne permit pas aux princes de l’entourage des vainqueurs de nouer leur cravate de dentelle convenablement .
Vers 1820 la cravate portée par les bourgeois surnommée le « stock » donne un maintien raide et guindé. C’est un large foulard plié pour former une bande enroulée autour du cou ; elle est souvent fournie montée , collée autour d’un cylindre de carton muni d’agrafes que l’on fixe derrière la nuque. Par opposition les artistes bohèmes lancent la lavallière blanche au gros noeud souple.
A cette même époque Romantique, les dandys portent une longue écharpe blanche qu’ils mettaient des heures à nouer. En 1827 sort un ouvrage « L’art de mettre sa cravate dans toutes les manières connues et usitées, enseigné et démontré en seize leçons » écrit par un ami de Balzac : Emile-Marc de St-Hilaire qui eut beaucoup de succès.
Au XIXe siècle les hommes continuèrent à porter soit le noeud (appelé de nos jours « noeud papillon »), soit la cravate que nous connaissons, seul élément de fantaisie et de couleur des hommes du XXe siècle.
Mais au XXIe siècle la cravate est de moins en moins portée dans la vie courante.