VESTRIS Gaétan (le père) 1729-1808 – Danseur franco-italien du XVIIIe

De son vrai nom Gaétano Apolline Baldassare VESTRIS
Danseurs, chorégraphe, maître à danser considéré comme « le premier dieu de la danse » 
Il est le père dAuguste VESTRIS nommé « Second dieu de la danse »

Né le 18 avril 1729 à Florence et décédé le 23 septembre 1808 à Paris

Famille
Parents : Thomas Vestris et Violante Bruscagni qui ont eut 7 entants
Sa soeur Thérèse et son frère Angiolo furent également danseurs.

Formé très jeune à la danse et à la musique

Il débute comme danseur en Italie, puis à Vienne où sa famille travaille à la cour impériale, puis à Dresnes.
A l’automne 1747, à 19 ans Gaétan  rejoint sa sœur à Paris  et entre à l’école de danse de l’Académie royale où il se perfectionne auprès de Louis DUPRÉ (1690-1774). maître de ballet renommé.

Son allure le fit classer dans la catégorie de « Danseur  noble »

En  avril 1749 Gaétan intègre le corps de ballet puis en 1751 devient danseur solo lorsque Dupré se retire. il. Etant donné sa morphologie (grand et mince) et la distinction de ses mouvements, il intègre la catégorie des danseurs ‘ « noble »[1] bien qu’étant « jarreté » c’est-à-dire des hanches étroites et des cuisses trop rapprochées. A force de travail, il surmonta cette imperfection.

Lors de sa première apparition à Paris, on le surnomma « l’Apollon » par son charisme, ses mouvements de bras majestueux qui mettaient en valeur la grâce virile qui émanait de sa personne. Les Cours d’Europe se le disputaient en tant que modèle du héro homérique tant prisé des scènes lyriques. A la cour de France chacun s’évertuait d’imiter ses toilettes et coiffures élégantes et Louis XVI en fait son maître de danse.

Imbu de sa personne avec un caractère difficile

Mais les airs prétentieux et hautains de Vestris, son fort accent italien, son aplomb qui frise l’impudence, le font la cible de plaisanteries.[2] Très imbu de sa personne, il a un caractère difficile et souvent en conflit avec son entourage.

Malgré deux renvois temporaires, il fait une longue carrière à l’Opéra de Paris

En 1754 après un différend avec le directeur de l’Opéra  Jean-Barthélémy LANY, il est renvoyé. Il subit trois mois d’emprisonnement à Paris puis Vestris est réintégré car on manque de soliste masculin.

Il demande un congé pour rejoindre la Cour de Berlin puis va à Turin où il règle son premier ballet.

En 1755 Gaétan se produit à côté de sa sœur Thérèse.et de son frère Angiolo à l’Opéra de Paris.dans « Roland » livret de Ph. QUINAULT et musique de LULLY et réintègre les spectacles de la Cour.
Il figure dans de nombreux intermèdes  d’Opéra réglés par Antoine LAVAL puis Michel Laval (son fils) en donnant au genre « noble » une expressivité toute italienne .

« Thésée et Alceste ou le triomphe d’Alcide » de Quinault et Lully
« La naissance d’Osiris » de CAHUSAC et Rameau
« Thétis et Pelée» de Fontenelle et Pascal Colasse

En 1757 Gaétan et Thérèse sont appréciés dans :

« Surprise de l’amour » de Gentil-Bernard et J-Ph. Rameau
« Alceste » en 1758
« Les amours des dieux » de MOURET
« Les Indes galantes » de J-Ph. Rameau
« Amadis » de Quinault et Lully
« Armide » en 1761
« Castor et Pollux» en 1772 de Gentil-Bernard et J Ph. Rameau où Gaétan retire masque et perruque sur scène

En 1761 il est nommé maître et  compositeur de ballets adjoint de Lany puis prendra sa succession en tant que
Directeur en 1770. (en 1776 il délaissera la charge de chorégraphe dans laquelle il n’est pas à l’aise).

Vestris est un grand admirateur de Noverre pour ses innovation scéniques

Parallèlement à sa carrière parisienne, il va régulièrement à Stuttgart pour interpréter les ballets que Noverre a crées pour la Cour du duc de Wurtemberg. En effet Vestris est un admirateur de Jean-Georges NOVERRE (boudé un France) car il permet aux danseurs de jouer un  personnage, sans masque ce qui est très novateur à l’époque.

Gaétan crée pour les ballets de Noverre des rôles mêlant performance technique et expressivité :

« « Apelle et Campaspe » (1776
« Les Horaces » (1777)
« Les caprices de Galathée » (1787)
« La mort d’Hercule » (1791)
« Jason et Médée » (1763) créé au Hoftheater de Stuttgart à l’occasion des fêtes pour l’anniversaire du duc de Wurtemberg.

En 1767 il est rayé des listes de présence car le directeur de l’Opéra lui reproche ses absences pour danser à l’étranger mais les recettes baisses car le public le réclame, aussi il est vite réintégré et nommé Maître de ballet de l’Opéra de 1770 à 1775. En 1776 il a pour successeur Noverre.

Pour la saison 1780/81 il triomphe au King’s théâtre de Londres avec son sils Auguste. Ils y retournent régulièrement monter les ballets de Noverre..

Lorsque les Vestris père et fils paraissent à Londres, leur représentation déclenchait une ovation indescriptible. Le petit costume bleu du petit danseur lança immédiatement la mode du « bleu Vestris » et à une soirée le Parlement dû interrompre sa session pour que les membres puissent assister aux représentations.

Après 30 ans à l’Opéra de Paris il fait ses adieux à la scène le 12 mars 1782 à 53 ans.

Il part à la retraite et va vivre avec la danseuse  Anne HEINEL avec qui il se mariera 10 ans plus tard le 16/6/1792 et reconnaîtra Adolphe, le fils qu’ils ont eut ensemble l’année précédente.

 Il part en retraite avec une aisance financière mais sa situation se dégrade à la Révolution de 1789 car ses appointements sont suspendus. Il doit enseigner et reprendre la scène : en 1791 avec son fils à Londres, et en 1795 à l’Académie de Paris.

En 1797, son fils Auguste lance une pétition pour que son père danse 4 fois, bien qu’âgé de 68 ans et paraît dans  un menuet de« Ninette à la cour » de Maximilien Gardel puis en 1799 et une dernière fois en 1800 avec Auguste et son petit-fils Arnand.

Il meurt le 23 sept 1808 à Paris ; il est enterré au cimetière de Montmartre auprès de sa sœur Thérèse et sa femme Anne décédée en 1803. Son fils Auguste le rejoindra en 1842.

La « belle danse » perdit son dernier danseur « noble ». Il avait su embellir la danse par ses performances techniques, par la vérité de son action et son talent d’acteur. Il fut également un excellent professeur. On le proclama « le dieu de la danse

Il reconnut tardivement son fils Auguste « 

Le 16 juin 1792, à 63 ans, il se maria avec la danseuse allemande Anne Heinel (1752-1803) qui était à l’Opéra de Paris ; ils adoptèrent le petit Auguste, enfant illégitime qu’il avait eu avec la danseuse Marie ALLARD .

Visitant une école de danse, il remarqua un garçon de 9 ans, très doué, qui lui ressemblait. Dès lors Gaétan Vestris pris chez lui son fils et s’occupa de sa formation de danseur. Si bien qu’à 11 ans
(en 1771) l’enfant fit ses débuts sur la scène de l’opéra subjuguant le public. Son nom fut transformé en VESTRALLARD puis il fut légalement adopté par son père et devint Auguste VESTRIS.

[1]  Jusqu’en 1830, les élèves de l’Opéra sont classés d’après leur physique en 3 catégories :
– la danse « noble » exige haute stature bien proportionnée et les traits emprunts de distinctions et de majesté.
– la danse de « demi-caractère » taille moyenne et une silhouette svelte, gracieuse et visage agréable
– la danse « comique » aspect plus trapu et physionomie enjouée

[2] Exemple de fanfaronnade : Après la victoire de Bonaparte en Italie, fou d’enthousiasme, il s’écria « cet homme mérite une récompense extraordinaire ; il me verra danser ».

Source : blog Les chaussons verts, Wikipedia, livre « Les danseurs mythiques » Claire Paolacci – Ed. Ellipses

* Jusqu’en 1830 les élèves de l’Académie royale de danse sont classés d’après leur physique en 3 catégories :

  • la danse « noble » qui exige haute stature bien proportionnée et les traits emprunts de distinctions et de majesté
  • la danse de « demi-caractère » pour les tailles moyenne et une silhouette svelte, gracieuse et un visage agréable
  • la danse « comique » aspect plus trapu et physionomie enjouée.

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