I – Il existait deux types de danses :
1.1. Les danses collectives :
Sans limite du nombre de participants avec des pas composés, répétés pareillement par tous. Disposition en chaîne ouverte ou fermée qui assure entre les danseurs une cohésion de déplacement. Par exemple :
- certaines danses régionales telles les danses bretonnes
- les kolos d’Europe centrale
- les syrtes en Grèce
- les branles
Les BRANLES : danse française apparue à l’aube de la Renaissance, inspirées de la vie quotidienne et des métiers pratiqués (branle des lavandières, branle des pois, branle des chevaux). Danse de chaîne (H et F alternés ou non) fermée ou ouverte où l’on progresse sur la gauche grâce aux pas répétitifs au rythme de la musique. Les pas de base sont :
- le branle simple : 2 pas à G/1 petit pas à D (joindre les pied après chaque pas)
- le branle double : 2 pas à G/ 2 petits pas à D
Ces pas sont une base qui peut être ornée : tour sur soi-même, fleuret, claquements de pieds, voire mimes (branle des lavandières). Dans la société citadine de la Renaissance d’autres branles à combinaison de pas plus complexes et en accord avec une musique spécifique, sont créés. Jean Tabourot dit THOINOT-ARBEAU dans son « Orchésographie » parut en 1589, témoigne de l’usage des 2 types de branles (moins répétitifs et construits) dans les milieux sociaux supérieurs. Par exemple : les branles coupés qui sont « composés et entremêlés de doubles, de simples, de pieds en l’air, de pieds joints et sauts », écrit-il .
1.2. Les danses où les couples sont visibles :
Chaque couple peut évoluer à tour de rôle ou l’un derrière l’autre. Les pas et les déplacements sont plus variés et plus construits. Deux couples qui dansent ensemble peuvent avoir des déplacements différents.
D’origine italienne, de nouvelles danses sont introduites dans les cours européennes au début du XVe s, grâce aux danseurs, formés par Cesare NEGRI danseur et chorégraphe italien célèbre. Ses élèves sont sollicités pour devenir précepteurs des jeunes nobles à qui ils apprenaient la danse. En effet, la danse fait partie de l’éducation du jeune courtisan avec la musique, le chant, la poésie, l’escrime, l’équitation. En France, le maréchal de Brissac, vice-roi du Piémont recruta Diobono de Milan, formé par Negri, puis Tettoni Bernardo. Diobono devient le précepteur du duc d’Orléans. Henri II apprécia les talents de Bernardo, ainsi que François II et Charles IX.
II – On distinguait 2 styles de danses :
2.1 – La basse danse : danse de couple de parade, à pas lent et glissée au sol ; par ex : le branle, la pavane, la gavotte
- La PAVANE : danse lente et majestueuse à 2 temps
Pratiquée à la cour pour le cortège du roi (Marguerite de Valois y excellait) lors des fêtes solennelles et lors de l’entrée à l’église des mariés.
Son nom vient de l’italien « pavano » qui désigne une danse lente et majestueuse depuis 1508. Passée en France, elle est pratiqué du XVIe s au XVIIIe siècle.
« Pavane » désigne aussi la musique qui accompagne cette danse.
A donné « se pavaner » en référence au paon (du latin « pavo ») qui décrit une personne qui marche avec orgueil et ostentation. Désigne aussi le paon qui fait la roue.
- La GAVOTTE danse de style gracieux et modéré – à 2 temps – Mais à partir dr 1710 le temps de la musique s’accélère/se
2.2 – La haute danse : danse de couple rythmée, enjouée, sautée comme la volte, la gaillarde
- La VOLTE : Danse de couple à 3 temps (ancêtre de la valse).
Henri III s’y distinguait, entouré de ses mignons.
Le corsage de la dame comportait en son centre un « busc » en bois large qui servait au danseur à la tenir lors des sauts (la dame s’appuyait sur l’épaule de son partenaire). En italien « voltare » (tourne). Elle fut interdite par Louis XIII car jugée inélégante car la dame est soulevée par son partenaire.
- La GAILLARDE (fin XVe s) Danse de couple vive à 3 temps
Originaire de Lombardie en 1480. Elle apparaît au XVIe en France et appréciée dans les bals. Elle suit souvent la pavane, selon le principe de l’alternance : danse à tempo vif/danse à tempo modéré. On la trouve en musique dans les oeuvres pour luth au début du XVIIe.
- La CHARONNE : danse à 3 temps venue d’Italie avec Marie de Médicis lors de son mariage avec Henri IV.
- La PASSACAILLE : danse à 3 temps – originaire d’Espagne (pasar = marcher/calle = rue)
C’était une sérénade exécutée dans la rue par un couple de danseurs. Elle ponctuait un défilé . En France, moins employée que la « chaconne ». En 1750 elle disparaît de la musique instrumentale mais se maintient au théâtre.
La musique de la Renaissance
Lors des danses populaires les danseurs chantaient et étaient éventuellement accompagnées par quelques musiciens.
Avant le XVIe siècle, les oeuvres musicales étaient composées et jouées dans les églises, puis progressivement la musique est envisagée comme un divertissement ce qui permet une plus grande liberté d’expression et un choix varié de thème.
Parallèlement l’imprimerie va permettre la diffusion des oeuvres composée. De nombreux instruments sont également créés parmi lesquels : la viole de gambe, la lyre, le luth, la vièle à roue ou à archet, la harpe, l’orgue qui s’enrichit de nouveaux jeux, d’un pédalier et s’installe dans les églises.
Au XVIe siècle l’opéra italien arrive en France avec pour particularité que les dialogues sont toujours chantés. Claudio MONTEVERDI est un compositeur majeur de ce nouveau genre avec son oeuvre « Orphéo » (1607) considéré comme le premier opéra italien.
Il marquera la transition avec la période baroque qui va commencer tant pour la musique que pour la danse.