Danseuse dite « La Barbarina »
Née le 27 septembre 1719 à Parme – Décédée le 7 juin 1799 à Luben (Basse-Silésie) à 80 ans
Barbara se forme à la danse à Parme au Teatro Farnese sous la direction Danseuse italienne d’Antonio Riraldi Fossano.
Une jeune danseuse avec qualités techniques et d’interprétation
En 1739, à 16 ans, elle arrive à Paris avec son maître Fossano et danse à l’Académie royale de Musique dans « Les fêtes d’Hébé » J-Ph. RAMEAU profitant de la retraite de La CAMARGO et du prochain départ de Marie SALLÉ (en juin 1740 à 32 ans).
Elle surpasse La Camargo par sa technique renommée pour ses pirouettes et ses entrechats mais elle a en plus des talents d’actrice.
Le 25 octobre 1740 elle danse au Coven Garden de Londres et est très appréciée de la famille royale anglaise (elle a coup de foudre avec le jeune lord James Stuart Mackenzie) Elle y reste jusqu’en 1741 puis elle est engagée au Smock Alley Theatre de Dublin jusqu’en août 1742.
En 1743 elle revient à Paris où elle rencontre un ministre du roi de Prusse Frédéric II qui l’invite à Berlin dans la troupe dirigée par le maître de ballet Jean-Barthélémy LANY car il veut créer une Compagnie d’Opéra qui rivaliserait avec la France. Engagée comme première danseuse, elle bénéficiait d’une situation privilégiée en négociant son propre salaire assez élevé et 5 mois de vacances par an.
En 1749 elle quitte la scène soudainement voulant rompre son contrat car elle a accepté la demande en mariage du fils d’un chancelier prussien, provoquant un scandale familial.
Sa vie sentimentale va perturber sa carrière.
De mœurs légères, elle fut la maîtresse du marquis de Thébouville, du duc de Durfort et du comte Arundel, un riche anglais, mais leur liaison a provoqué un scandale quand, le prince Victor-Amédé de Carignan (également son amant) les surprend ensemble. Réaction vive du prince qui prive de scène Barberina pendant une semaine. Finalement un accord entre eux lui permet de récupérer la belle : il l’installe richement rue Vivienne et lui verse une somme mensuelle substantielle.
En 1740 c’est le coup de foudre mutuel .avec le jeune lord James Stuart Mackenzie. En 1744 il l’a accompagné à Venise où elle danse pour le carnaval au Teatro di San Giovanni Crisostomo (actuel Théâtre Malibran). C’est probablement là que Rosalba Carriera exécute 2 portraits au pastel de Barbara visibles l’un à Londres et l’autre à Dresde. D’autres peintres ont fait son portrait : Charles Van Loo et Antoine Pesne (huile visible au Palais Posdam à Berlin).
Mais Barbara doit honorer son contrat berlinois, qu’elle tente pourtant de rompre. Sur demande du roi de Prusse, le Sénat de Venise arrête sa voiture et la fait escorter pour la remettre à Frédéric II. Lord Stuart tente de la libérer en route, mais échoue et la suit mais se fait interdire l’entrée en Prusse. Toute cette épopée romanesque vaudra à Barbara une publicité et un succès à Berlin.
En 1749 Carl Ludwing von Coccejii, fils du Grand chancelier, s’éprend lui aussi d’elle et lui demande de l’épouser ce qui provoque un scandale familial. Le roi fait quitter Berlin à la danseuse pour Londres et emprisonne Carl au château d’Alt Landsberg. Finalement libéré Carl épouse secrètement Barbara. Frédéric II valide le mariage sur les suppliques de Barbara (bien que la famille Coccejii voulait faire annuler) et nomme le jeune époux Gouverneur du district de Glogan en Silésie. Non seulement elle s’y ennuie mais son mari se révèle autoritaire et ils divorcent en 1788.
En mai 1744, à 25 ans, Barbara reprend la scène et Frédéric II lui fait un contrat de 3 ans à condition qu’elle ne se remarie pas.
Il lui accorde le titre de comtesse Campanini Von Berschau (elle achète le château de Berschau) et en contrepartie elle s’est engagée à créer une Fondation (à qui elle lègue son argent par testament) accueillant les filles pauvres nobles de Silésie
Elle décède le 7 juin 1799 à 80 ans dans son domaine à Berschau près de Lüben en Silésie.
Biographie :
« Une étoile de la danse au XVIIIe : la Barbarina Campanini » par J-Jacques OLIVIER (1910)
« Barbara – Un affare di Stato » par Andréa Perego Ed. Supernova 2020
Mots-clefs : danseur