La danse populaire pratiquée dans les villages
La danse est un divertissement populaire et collectif qui permet aux gens de se rassembler lors des fêtes de village ou de famille. Le rythme est donné par le chant des danseurs, les battements de mains des spectateurs et éventuellement quelques musiciens.
Dans les villages, la fête de mai, fête du renouveau, commençait par la plantation d’un arbre décoré de rubans sur la place du village puis on exécutait des danses qui rappelaient les métiers des corporations : branle des forgerons, des lavandières, des pêcheurs, des chevaux, des épées. Ces danses simples, répétitives, s’apprenaient par imitation.
La danse à la cour du seigneur
A la cour du seigneur on danse aussi et les troubadours,* allant de château en château, vont propager les danses pratiquées. Ils s’accompagnent d’instruments comme la flûte, la harpe, le tambourin, le galoubet.
* un troubadour est un musicien et poète professionnel qui chante ses propres vers : il est invité à la cour. En Occitanie il s’accompagne de la harpe ou du luth et s’exprime en langue « d’oc ».
un trouvère compose en langue « d’oil » du nord de la France ; par ex. Thibaut de Champagne.
un ménestrel : joue de nombreux instruments (cornemuses, flûte, cithare, lyre, vièle à roue) employé par les nobles ; il se produisaient aussi dans la rue ou dans les tavernes.
Les danses paysannes, copiées par la noblesse, sont exécutées de façon plus raffinée avec la recherche de la beauté du geste et des déplacements.
En effet, les classes aisées inventent une structure de danse variables qui s’accorde à une musique changeante : « la danse mesurée« . C’est-à-dire qu’on danse avec la musique et la poésie, ce qui demande une éducation de l’oreille et la connaissance de certaines règles de déplacements et de pas.
Petit à petit vont se mettre en place au Moyen-Age mais surtout à la Renaissance :
- les danses sociales : on partage avec d’autres des danses apprises connues de tous
- les danses de spectacle (qui plus tard donneront les « ballets ») : proposés par des troupes de danseurs professionnels qui se déplacent (outre la danse, ces baladins faisaient aussi du mime, des jongleries, des acrobaties).
La musique comme support des danses
Cependant les danses médiévales sont mal connues car il n’y a pas d’écrit. Elles se transmettent par la musique. La danse sociale est souvent liée à une chanson qui elle-même est un poème comme le rondeau (de forme A/B/A soit refrain/couplet de la forme instrumentale), la balade.
Les oeuvres polyphoniques (petits ensembles vocaux) se développent au XIVe suècle dans les cours. Lors des processions de rue ou pour accompagner les danses, on privilégiait des instruments « hauts » (forts) comme la cornemuse, la chalémie (sorte de flûte élargie en bas), la sarqueboute, le tambour, la trompette, le trombone.
Beaucoup de danses viennent d’Italie ou du sud de la France. Les pas et les déplacements sont plus variés et plus construits. Deux couples qui dansent ensemble peuvent avoir des déplacements différents. Au bal de la Cour on alternait : les danses à tempo vif et les danses à tempomodéré.
On peut citer quelques danses :
La chorea terme latin utilisé jusqu’au XIVe siècle qui donna la CAROLE. C’est une ronde pratiquée en se donnant la main ou le coude et ce, jusqu’au XVIIIe s. Le meneur (souvent une femme) lance un refrain et l’ensemble reprend.
La FARANDOLE , danse populaire provençale qui se danse en file. Les danseurs dessinent des figures variées : serpentin, spirale ; ils suivent le chef de file. Les farandoles étaient pratiquées à l’Antiquité grecque et crétoise.
L’ESTAMPIE (XIIIe s) danse où l’on frappaient du pied. Viendrait soit de « stamper » en germanique (frapper du pied) ou « stampir » en provençal (battre du pied).
La TARENTELLE : originaire d’Italie du Sud, cette danse entraînante et joyeuse était pratiquée au cours de cérémonie afin de guérir ceux que l’on croyait victimes de la morsure d’une araignée : la tarentule.